Vacances d’été

    Si les vacances de Noël sont devenues celles de fin d’année, les vacances de Toussaint, celles d’automne, celles de Pâques, de printemps, les grandes vacances sont éternelles. On s’est souhaité un bel été, en décomptant les jours avant le départ. On a écouté les noms des destinations, les projets de randonnées des uns, d’escapades en Méditerranée des autres. Puis tout s’est embrouillé. On ne sait plus qui est parti où et peu importe.

  L’oubli est roi quand vient l’été. Les journées sont longues et les dîners s’étirent dans les jardins, sur les terrasses. On admire les soleils couchant puis les nuits étoilées. On a troqué la ville pour une autre, ailleurs, loin, inexplorée, ou pour une plage, un paysage de campagne, des sommets enneigés. A chacun son enchantement.

  Bientôt, il n’y aura plus d’horaires, ou presque; les marées ont leur annuaire. On oubliera son travail, ou l’on essaiera de ne plus y penser. On perdra le fil du temps. Il faudra juste se souvenir du cours de voile, prévoir des quartiers de pomme pour le poney.

  Aux grandes vacances, les conversations papillonnent de recettes en balades. On plonge dans une lecture facile à l’ombre d’un chêne et la sieste nous emporte. Les enfants construisent des cabanes secrètes et les parents cèdent sur les cerfs volants. Mais les chatons grandiront à la ferme.

  Parfois, les grandes vacances sont différées. Elles ont eu lieu en mai ou sont prévues à l’arrière-saison, loin des foules estivales. Et l’on envie cette liberté. Cette possibilité de décider que les vacances d’été ont lieu quand bon nous semble.

  En vacances, on évite de prononcer le mot rentrée.